Naoshima Island (2) & Teshima Island

Thursday 26/10

By Isabelle:

Le réveil sonne à 8h30, mais on a du mal à se lever (finalement vers 9h). On dégage les futons pour faire de la place pour la table du petit déjeuner et on mange ce qu’on a acheté la veille au 7 Eleven (on n’avait pas été convaincu par le petit déjeuner japonais de l’hôtel…), c’est-à-dire des yaourts, jus, madeleine, etc…

Ludivine se baigne dans la mer avant de prendre sa douche. Elle est très courageuse… la mer est froide.

On prend ensuite la voiture et on se rend à Honmura (partie est de l’île de Naoshima). Un petit village où ils ont converti pas mal de maisons en œuvres d’art. On tombe d’abord sur l’abri pour attendre le ferry qui ressemble vraiment à une maison de barbapapa. Elle est formée de plusieurs parties de sphères de fibre de verre jointes l’une à l’autre. C’est assez rigolo. À Kanazawa, on verra une œuvre d’art similaire avec des parties de sphères en inox.

On va ensuite acheter un ticket général qui nous permet de visiter plusieurs de ces maisons. Les enfants nous guident très bien à travers le village. On commence par visiter une maison qui était un ancien temple et qui a été retravaillée par James Turrell. Un artiste qui joue avec la lumière et avec le ciel. On a vraiment apprécié son œuvre au Chichu Art Museum la veille. On verra une autre œuvre de lui à Kanazawa. On aime tellement qu’on se dit qu’on reconstruirait bien une pièce comme cela dans notre maison si on en construit une plus tard.

Dans cette maison, où, quand on y entre, on est dans une pièce complètement sombre. Pour y arriver, on passe dans un petit labyrinthe peint en noir qui coupe tous les rayons de lumière. Pour se diriger on doit longer le mur en le touchant avant de s’assoir sur un banc. Quand nos yeux se sont habitués à la lumière, on distingue d’abord ce qui semble être deux doigts lumineux (en fait deux lampes très faibles) et au fond on voit comme un écran de cinéma qui est un espace en creux. La pièce est en fait divisée en deux, peut-être les 4/5 qui constituent l’espace où on se trouve, et le dernier cinquième est séparé par une cloison où est découpé un grand rectangle. La paroi est construite de telle sorte que le bord soit très affuté. La paroi est verticale de notre côté, mais légèrement oblique à l’intérieur de l’autre espace, éclairé très faiblement par quelques leds.

La pièce et le creux sont totalement peints en blancs.

Quand nos yeux se sont habitués, on peut se lever et se mouvoir librement pour aller admirer tout cela.

Etre dans le noir, dans le silence, avec cette vingtaine de personnes est déjà très impressionnant. Pouvoir ensuite se mouvoir dans cet espace est encore plus impressionnant. James Turrell a appelé son œuvre ‘the black side of the moon’. Moi, j’aime bien ! D’autres sont moins touchés.

On doit un peu attendre avant de rentrer dans la maison retravaillée avec James Turrell, donc avant, on visite le musée de Tadao Ando, consacré à plusieurs de ses œuvres sur l’île et ailleurs, dont une église qu’il a construite à Osaka où il joue avec la lumière. A 11h précise, les rayons du soleil pénètrent exactement dans l’allée centrale de l’église, l’éclairant en formant une immense croix. C’est assez impressionnant.

Ce musée ressemble à une petite maison en bois de l’extérieur, mais à l’intérieur est faite quasi totalement en béton (brut, parsemé de petits ronds, comme il l’utilise dans les différentes œuvres qu’on a vues de lui jusqu’à présent). On admire des maquettes d’autres bâtiments dont le Chichu Art Museum et il y a aussi une pièce presque sphérique où on peut entendre un ‘humming’ quand on y reste totalement silencieux.

Ensuite, on va visiter d’autres endroits, dont un temple avec des escaliers retravaillés en gros blocs de verre. On peut aussi visiter un espace sous-terrain, dans lequel on accède par un très fin tunnel, et où on peut admirer la prolongation de ces blocs de verre.

On visite aussi un autre endroit, une maison faite de bric et de brocs. On aime moins. On rencontre un artiste qui colle des bouts de laine sur les façades pour former des petits dessins. On se fait tamponner le ticket dans une autre maison où ils ont reconstruit une chambre typique avec des tatamis et ils y ont posé des camélias. Je comprends moins. Il y a encore d’autres maisons qu’on aurait aimé voir, mais il est temps de se diriger vers le port pour prendre le bateau vers Teshima.

La traversée dure 25 minutes. On y trouve un petit restaurant et Florence est bien contente : elle nous dit « c’est la première fois qu’on mange à peu près à midi ! ». C’est vrai que d’habitude on mange plutôt vers 16h…

On s’installe dans ce petit restaurant Teshima No Mado. Accueil assez froid : la propriétaire commence par nous demander si on a beaucoup de temps. On lui répond qu’on n’en a pas trop. Alors elle nous dit que ce n’est pas possible et qu’on doit aller ailleurs. En fait, elle ne nous fera patienter que 10 à 15 minutes et du coup, on reste là. De toute façon, il n’y a pas grand-chose d’autre qui est ouvert… On commande du porc et du riz. Typiquement japonais. Avec des petites algues, pickles, des petits champignons, etc… On demande de la sauce soja, mais elle s’offusque et nous dit qu’on a déjà assez de saveurs avec cela. (C’est un peu comme si on commandait du ketchup chez nous…). Les portions sont assez petites et du coup, on reste un peu sur notre faim. Surtout Cédric qui trouve que les japonais mangent des petites portions.

Après le diner, on se dirige vers la Yokoo House. Encore une maison récupérée par un artiste. Plusieurs panneaux de verre sont en fait des vitres transparentes rouges et donc quand on voit certains tableaux à travers ces vitres, ils sont très différents que s’ils étaient vus dans la lumière blanche. Il y a un jardin où plusieurs rochers sont peints en rouge. L’eau est super claire et on voit bien les poissons (rouges !). Dans la maison principale, le sol est en partie en verre et on peut donc continuer à admirer les poissons en dessous. Les toilettes sont assez déjantées : les sols et plafond sont recouverts de miroirs travaillés et qui donnent des reflets assez discos. Il y a des tableaux, des tatamis, et une tour dont le sol et le plafond sont recouverts de miroirs et les murs de cartes postales de chutes d’eau. On y entre (comme souvent) sans chaussures. Assez spécial.

Après cette visite, on va louer des vélos. Comme l’île est assez escarpée, ils louent des vélos électriques. Cela nous arrange bien. On est un petit peu inquiet pour Jules, les vélos sont lourds. Mais il s’en sort comme un chef. Juste un petit bobo au doigt en se coinçant le doigt, mais il est très courageux et c’est vite oublié.

On loue ces vélos et on se dirige vers l’autre côté de l’île où se trouve le fameux musée d’art de Teshima. Le temps est merveilleux, on traverse des forêts, des rizières, c’est super facile d’utiliser les vélos et heureusement qu’ils sont électriques car cela n’arrête pas de monter.

Le clou de la visite de Teshima, c’est la visite de ce musée d’art contemporain. C’est en fait une petite promenade dans la forêt avec une belle vue sur les rizières, le port et les parcs de pisciculture, mais surtout, le musée en lui-même est une grande ‘pièce’ en plein air. On doit enlever ses chaussures pour y entrer. C’est un immense voile en béton qui forme une structure sans colonnes. Il y a une ouverture par laquelle on peut pénétrer debout, mais elle est assez étroite (surtout en comparaison de l’espace à l’intérieur). Cette ouverture s’ouvre dans tous les sens et fait comme une grotte aux lignes tout à fait épurées et qui s’ouvre vers le ciel par deux ouvertures ovales. Le ciel est bleu, le voile de béton est ciré en blanc. La lumière du soleil qui pénètre dans cette ‘grotte’ est vraiment impressionnante. Déjà l’espace est spécial et vraiment beau (on regrette de ne pas pouvoir prendre des photos, comme dans la plupart des endroits à Naoshima et Teshima !), mais c’est alors qu’on se rend compte qu’à certains endroits du sol, il y a des petites flaques d’eau. Ces flaques s’écoulent de temps en temps en formant des formes futuristes, tout à fait naturelles et transparentes. On met un moment pour comprendre qu’en fait ce n’est pas de l’eau datant de la dernière pluie, mais bien des petits courants formés intentionnellement par l’artiste. Il y a des petits trous d’où sortent quelques gouttes d’eau, parfois à même le sol, parfois s’échappant d’une sorte de balle de ping pong. Quand la flaque est assez lourde elle s’écoule en formant des formes organiques, très belles, en emportant parfois d’autres flaques résiduelles, et va de temps en temps disparaitre dans des trous qui laisse échapper un bruit d’eau qui s’écoule. A d’autres endroits, il y a des flaques plus importantes, parfois réchauffées par les rayons du soleil (et des petites bulles d’air se forment dans ces flaques). Ces mouvements d’eau sont très poétiques, tout en transparence, fluidité. La frustration de ne pas pouvoir prendre des photos ou filmer est intense. Mais du coup, on peut vraiment se concentrer sur la poésie du moment. On a envie de méditer, de s’installer (les enfants se mettent en position du lotus) et d’observer ces petits courants d’eau, chaque fois de formes différentes, en rêvant. C’est vraiment magnifique ! Hypnotisant.

En se baladant dans cet espace, il faut faire bien attention où on marche… Il y a de l’eau à plusieurs endroits. C’est sûr que l’un ou l’autre ressort de cette expérience avec les chaussettes mouillées !

Il est déjà 3h et il est déjà l’heure de retourner au port et rendre les vélos avant d’attraper le bateau de retour vers Naoshima. C’est avec grand regret qu’on quitte cet endroit tout à fait enchanteur. On est impressionnés que les enfants sont aussi touchés que nous par cette forme d’art et cela nous fait fort plaisir.

On remonte sur la montagne, on admire encore une fois les rizières qui se jettent dans la mer, et on prend le dernier bateau pour Naoshima. Il est 4h. Le soleil se couche dans une heure…

De retour sur Naoshima, on se dirige vers l’autre pumpkin, la rouge et on a l’occasion de la photographier avec une belle lumière de fin de journée. C’est vraiment très joli. Elle se trouve juste à côté du terminal des ferrys. On voit un bateau partir. Chouette ambiance.

On rentre rapidement à l’hôtel (après un détour au 7 Eleven pour acheter de quoi manger) et on s’installe au bord de la plage pour admirer un magnifique coucher de soleil, pendant que les enfants jouent dans le sable et prennent des photos.

Ensuite, douche, apéro et diner qui se résume à un bol de nouilles instantanées… Un peu décevant dans un pays où on mange normalement si bien. Mais c’était vraiment le plus pratique aujourd’hui.

Avant de dormir, une petite séance de yoga avec les filles et on emballe toutes nos affaires car le lendemain, on devra partir très tôt. Les enfants s’endorment rapidement, je lis un peu pendant que Cédric rédige le blog…

 

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By me:

It’s difficult to add much to the comprehensive “summary” of Isabelle (and I thought I was writing too much…).

We try to wake up at 8:30am but we sleep 20′ more. The ferry to Teshima (from Miyanoura Port) is at noon.

After a quick breakfast (we couldn’t find anything really attractive in the 7 Eleven of the village yesterday), we first go and visit the Art House Project in Honmura, where the abandoned fishermen’s houses are transformed into gigantic artworks. We manage to visit 3 of them (out of the 4 that I had selected). We visit also the Ando museum (designed by Ando himself) while waiting our turn for the ‘Minamidera’ (maximum 16 people at a time). This small museum shows displays detailing Ando’s various projects.

We go to ‘Minamidera’, an artwork by James Turrell that is placed in the wooden building designed by Tadao Ando. We experience the process of slowly finding light after coming from complete darkness. Interesting. We also visit the traditional Go’o Shrine with a glass staircase and a narrow underground ‘Stone Chamber’. Another house that we visit is Haisha, by Otake Shinro, whose Statue of Liberty sculpture rises up through the levels of the house; we like less.

We take the 20′ ferry to Teshima.

On Teshima, many places are unfortunately closed (only open during weekends) but 3 out of the 5 that I had selected are open, including the Teshima Art Museum, which alone apparently justifies a visit on this island.

We start by trying to find a place to eat. We go to the one recommended by the woman renting the bikes at the port. Nice place but very cold owner who asks us if we have time to wait (there’s no one in her restaurant…). We sit down and we all order the same meal (it is anyway either this one or a mushroom soup). We have pork with rice and 3 side dishes, as always nicely presented, on a tray. It’s good and light (Japanese don’t seem to eat much). We also take 2 of the small breads that she sells. The miso / walnut one is delicious.

We go and visit the ‘Teshima Yokoo House’ nearby. This ‘Teshima Yokoo House’, a collaboration between artist Tadanori Yokoo and architect Yuko Nagayama, was created by altering and renovating an old private house. This exhibition is interesting.

We then go back (5′ on foot) to the port to rent electrical bikes (the island is hilly and they only rent electrical bikes). It’s great; the weather is beautiful. We are lucky to have these electrical bikes since it’s nearly only uphill to the museum. Arriving near the Teshima Art Museum, we see beautiful rice terraces.

The Teshima’s art ‘museum’ is a large concrete shell, forming a low tear-drop-shaped dome on the hillside. We wander through the peaceful, contemplative space, where cutouts in the shell frame offer snapshots of blue sky, clouds, or the green of the surrounding hills. The thin concrete shell structure has no pillars, and the installation space is open to the air, sounds, and natural light that flood in from 2 openings in the ceiling. Inside, water continuously springs forth from fountains. These small globules of water being rolled about the floor on the breeze are magical. What a discovery, this “museum” (I’d rather call it an ‘art place’)! The whole family love it! The ‘Teshima Art Museum’ evokes the joy of living, as art, architecture and the environment come together as one. The artist is Rei Natto and the architect Ryue Nishizawa. Artwork name: Matrix (2010).

We don’t have time to visit another place; I also wanted to see ‘Les Archives du Coeur’ and Tobias Rehberger’s ‘Was du liebst’ (but this one is closed today anyway). It will be for the next time…

We go back to Leura port where the last ferry leaves at 4:30pm.

Upon arrival on Naoshima, we can still see the other pumpkin by Yayoi Kusama, the Red Pumpkin, with a nice light. We then go to the 7 Eleven to find a dinner for tonight but these shops (same for Lawson and FamilyMart) have very “Japanese” products and we rarely find what we are looking for. We end up buying… instant noodles!

Chillax time in the bungalow.

I buy a (resin) model of the Yellow Pumpkin at the museum shop near our hotel.

We try to sleep early (I go to bed before midnight for once) because tomorrow we wake up at 5:45am to take the ferry at 6:40am.

These 2 days on the islands were great! This stay is definitely part of our highlights of the trip so far.

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